The Shinning
Scénaristes : Stephen King & Stanley Kubrick
Critique
Redrum, Redrum, REDRUM, REDRUM !!!!! Tout le monde se souviendra encore longtemps, de ce mot prononcé par le petit Danny lors d’une séquence de transe meurtrière dans le très inquiétant The Shinning. Ce n’est pas la première fois que je vois ce célèbre film de Stanley Kubrick, mais j’ai voulu le revoir récemment pour déjà, me rafraichir le mémoire et vérifier si celui-ci n’avait pas trop vieilli. Résultat des courses, The Shinning est toujours aussi prenant et Jack Nicholson est toujours aussi magistral dans son rôle. Considéré encore aujourd’hui, comme un classique du cinéma d’horreur, The Shinning débute sur un fabuleux panorama de Glacier National Park dans le Montana, suivant la folle course de la voiture de Jack Torrance et de sa petite famille avant de se finir sur l’immense hôtel isolé du reste du monde dans lequel le film se déroulera.
Lors de la réalisation de ce film, Stanley Kubrick souhaitait réaliser un film d’horreur en dehors des conventions de l’époque et va choisir de se baser sur le roman de Stephen King, The Shinning pour lequel Stanley Kubrick et Diane Johnson vont chercher à l’adapter au média du cinéma. C’est une profonde modification qui va être appliquée au scénario qui d’ailleurs ne sera pas franchement apprécié par l’écrivain. En jouant sur les cordes du genre fantastique et d’horreur, Kubrick arrive à donner une véritable ambiance à son œuvre. Celle-ci est d’ailleurs bien aidée par le procédé mis au point par le réalisateur, la steadycam dans une version un peu particulière, car ici, au lieu de faire appel aux machines habituelles, c’est directement sur le corps du cadreur que le système est fixé permettant ainsi une plus grande liberté, notamment celle de raser les murs et le sol, ce qui nous vaudra les magnifiques séquences de Danny à voiture à pédale que l’on suit de derrière, tout en jouant sur l’ambiance sonore des roues griffant le parquet alterné par une silencieuse trainée sur les tapis.
Faisant appel à différentes symboliques, Stanley Kubrick étoffe les détails dans The Shinning. Notamment, la présence d’un certain nombre de miroirs vient ici en quelque sorte, matérialiser les ressentiments de Jack, ils nous dévoilent peu à peu sa perte d’humanité et son lent voyage vers l’irrationnelle, finalement accentué par la Gold Room où un monde imaginaire et passé prend forme. D’ailleurs, cela fera l’objet d’un dialogue incroyable entre Jack Torrance et le barman Lloyd, quasi surréaliste, témoin de sa démence. Le labyrinthe représente également une symbolique importante, d’une part par sa présence réelle, celle que l’on retrouve en dehors de l’hôtel, mais également en direct complémentarité à celui de l’hôtel, immense et déroutant. Mais c’est également le labyrinthe de l’esprit, celui des espaces temporels au cours du scénario voir même de l’esprit même de Jack Torrance. Le plus angoissant reste finalement de nous offrir une fin sans réponse aux multiples interprétations, mais à vrai dire je préfère ça, qu’une explication bien lourde.
The Shinning est et reste un film excellent et marquant, Danny et son ami imaginaire assez flippant, les jumelles Grady silencieuses et terrifiantes, le roman absurde de Jack Torrance, la fameuse chambre 237, les rondes de Danny en voiture à pédale, le sourire quasi schizophrène de Jack, le fameux dialogue entre Lloyd et Jack au bar, la symbolique de la hache qui vient matérialiser l’objet du délire, le labyrinthe, l’hôtel Overlook lui-même, autant d’éléments saisissants qui font encore aujourd’hui de The Shinning une œuvre majeure du cinéma d’horreur non conventionnel.
J’ai vu également plusieurs fois ce film et je le trouve toujours aussi effrayant même en sachant à l’avance comment ça va terminer…
J’apprécie énormément Jack Nicholson et il interprète à merveille cet homme qui perd peu à peu la tête…il est vraiment effrayant! Cet hôtel en lui même est pas du tout rassurant, toutes ces grandes pièces vides, la neige à l’extérieur qui les retient prisonniers et le silence…
J’aime également les films de Kubrick et celui-ci fait parti des meilleurs (mon préféré est Barry Lyndon).
Oui, c’est vraiment un classique ce film!
Je vois que je ne suis pas le seul à lui trouver autant de qualité. C’est vrai qu’il est génial du début à la fin, je ne lui trouve même pas de défauts, c’est pour dire. Je connais pas du tout Barry Lyndon par contre, çà m’intrigue. Je vais me renseigner de ce pas.
Maxime, mate Barry Lyndon de toute urgence.
C’est le film somme de Kubrick.
L’équivalent de Barberousse pour Kurosawa.
Ah effectivement, çà doit être bien sympa à voir. Pour être franc, je n’ai pas vu Barberousse, pourtant je l’ai en DVD collector Arte à la maison, mais je garde encore quelques Kurosawa en stock pour le plaisir de voir un film du réalisateur que je ne connais pas encore. Je vais donc tenter de trouver ce Barry Lyndon pour pas trop cher. Merci du conseil.