Lost By Dead
Réalisé par : Masato Tsujioka
Pays : Japon
Année : 2002
Durée : 84 mins
Genre : Drame/Punk
Interprété par
Masato Tsujioka
Shinichoro Osawa
Mitsuko Sakatani
Kazutaka Ueda
Scénario : Akira est un musicien dont la vie bascule le jour où il tombe dans la drogue après que sa petite amie se soit suicidée.
Kana a toujours aimé Akira et tente de l’aider suite à la mort de Mari alors que Shinya, un ami de Mari cherche à tout prix les raisons du suicide de Mari, qui finira en un conflit avec Akira, devenu violent, instable et devastateur…
Critique
Réalisé par Masato Tsujioka, Lost By Dead est une oeuvre expérimentale punk aux penchants dramatiques, une oeuvre dans laquelle Masato Tsujioka est le scénariste et l’acteur principal en plus d’avoir déjà sous les bras la délicate tâche de la réalisation du film.
Masato Tsujioka n’est pas un inconnu, en effet, ce dernier à déjà travaillé aux cotés de Shinya Tsukamoto sur des films tels que Bullet Ballet ou encore Vital, ce qui lui a permis de se forger une technique cinématographique et une inspiration bien particulière grâce à Shinya Tsukamoto.
Il faut bien l’avouer, Lost By Dead est fortement inspiré des oeuvres de Shinya Tsukamoto, à se demander même si celui-ci n’aurait pas participé.
Le scénario tourne autour d’une obscure histoire de suicide, Akira, interprété par Tsujioka, est un musicien, un guitariste, qui suite au suicide de sa petite amie Mari et se sentant coupable de celui-ci après l’avoir traité comme une moins que rien, l’ayant trompé et montré une indifférence totale à l’annonce de sa grossesse, divague et plonge dans un univers noir de tristesse et de désespoir.
La plupart de ses amis et connaissances le blâment pour sa mort ou cherchent à l’aider à se sortir de cette mauvaise passe.
En plus de cela, c’est sans compter sur les voix de son cerveau après s’être injecté de la drogue, qui le culpabilise et de son ancien ami musicien, Shinya qui animer secrètement un amour sans concession pour Mari et son ancien groupe de musique qui le recherche pour monter un grand concert, sans compter Kana, une jeune femme ayant le béguin pour lui et qui tente de le suivre dans sa spirale destructrice.
Masato Tsujioka réalise une oeuvre proche de celle d’un Shinya Tsukamoto ou d’un Sogo Ishii avec un début de film explosif, une ambiance presque malsaine, sombre, aux ruelles mal éclairées et à la violence physique et morale ambiante, le tout proposé dans une photographie « crade« , à se demander même si ce n’est pas la faute de l’édition DVD, d’un mauvais transfert de l’éditeur et pourtant le film est proposé ainsi, comme pour donner un peu plus de cachet à son œuvre, un peu plus de personnalité.
Tout comme les sous-scénarios s’imbriquant les uns aux autres, notamment avec un punk leader d’un groupe de toxico et un baron de la drogue, prêt à tout pour défendre son territoire, alors que de son coté, Akira traine dans la sombre ville de Tokyo, criant, riant, comme un véritable camé de la vie, en constant trip sensoriel et en se ramassant la plupart du temps, les poings de ses adversaires dans la tronche.
Je dois l’avouer qu’en regardant les premières minutes du film, j’ai vraiment eu envie de changer de DVD, car il faut l’avouer, le début est très déroutant et les critiques peuvent fuser rapidement, surtout que le film n’est vraiment pas facile à saisir dès les premières minutes.
Il faut le noter, c’est la première qu’un film est réalisé avec un tout petit budget (en effet, rien que l’ambiance sonore montre bien que le budget est vraiment faible), avec un groupe d’acteur vraiment pas entrainé et surtout le fait qu’ils ont réussi à terminer le film malgré les gros problèmes que celui-ci est rencontré, si la cohérence du scénario avait été meilleure ou du moins un peu plus classique, Masato Tsujioka n’aurait sans doute pas réussit à proposer une œuvre aussi stylisée et particulière.
Les deux premières parties du film ne sont pas forcément les plus réussites, même si les passages où Akira est sous l’effet de la drogue avec ces matraquages visuels « Stop The Drug » sont diablement expérimentaux et appréciables, c’est la dernière partie du film qui réussit à rendre le film plus cohérent et une exécution stylistique plus intéressante.
Au final, Lost By Dead est une oeuvre expérimentale, intéressante, bourrée certes, de défauts, mais tellement différente des habituelles productions cinématographiques, qu’elle en devient un indispensable d’un amateur de cinéma punk japonais, au point de redonner l’envie aux plus habitués du cinéma japonais, de ce replonger dans les meilleures oeuvres de Tsukamoto, comme Tokyo Fist, Bullet Ballet ou encore Tetsuo.
Une intéressante découverte pour les amateurs d’un cinéma avant-gardiste qui souhaite voir ce que le Japon a de plus underground.